blogue 360Giving mène le mouvement des données ouvertes sur les subventions blogue 11 mins lus 8 Sep 2023 Blog blogue 360Giving mène le mouvement des données ouvertes sur les subventions 360Giving est une organisation caritative basée au Royaume-Uni qui aide les organisations à publier et à utiliser des données ouvertes et normalisées sur les subventions, dans le but d’améliorer les dons de bienfaisance. La compagnie a établi une norme de données ouvertes pour les subventions. Elle fait la promotion de cette norme, en plus de fournir des outils permettant aux bailleurs de fonds de consulter et d’interroger ces données afin d’obtenir une meilleure vue d’ensemble. 360Giving est à la fine pointe du mouvement pour les données ouvertes sur les subventions. Tesicca Truong, Gestionnaire de programmes chez EFC, a rencontré Tania Cohen, Directrice générale de 360Giving et membre de l’Ordre de l’Empire britannique (M.B.E.), pour discuter de l’importance d’un subventionnement fondé sur des données et de son rôle dans le mouvement des données ouvertes. Nous vous présentons une version abrégée de cette conversation. TT : Pourquoi 360Giving a-t-elle été créée? Qu’est-ce que l’organisation tente d’accomplir? TC : Fran Perrin, officière de l’Ordre de l’Empire britannique (O.B.E.), a fondé 360Giving alors qu’elle était en train de créer une fondation. Elle essayait de comprendre ce qui était actuellement financé et ce qui ne l’était pas afin de clarifier sa propre stratégie. Elle a découvert qu’il y avait peu de données sur qui finançait quoi, ce qui rendait sa tâche difficile. Étant donné que l’information n’était pas disponible, elle a créé 360Giving afin de combler cette lacune non seulement pour elle-même, mais pour les autres bailleurs de fonds. La vision de 360Giving est d’aider les subventionneurs au Royaume-Uni à accorder du financement de manière éclairée, efficace et stratégique. TT : Pourquoi êtes-vous personnellement investie dans la mission de l’organisation? TC : Je travaille avec des organismes de bienfaisance depuis 25 ans. Je m’investis personnellement pour faire en sorte que l’argent parvienne là où il est le plus nécessaire. C’est particulièrement important à l’heure actuelle, car les ressources sont limitées partout, et des décisions difficiles doivent être prises. Je veux que ces décisions difficiles soient prises par des bailleurs de fonds bien informés et éclairés, qui sont capables de comprendre les implications de leurs décisions afin de maximiser leur impact. TT : Parlez-moi un peu de votre stratégie. Lorsque nous avons élaboré notre stratégie pour 2022-2025, « Unleashing the Impact of Grants Data », celle-ci était dictée par les besoins et les résultats des parties prenantes. Nos quatre principaux objectifs sont les suivants : Accroître la quantité de données disponibles pour assurer la prise de décisions éclairées. Approfondir les données et en améliorer la qualité afin d’augmenter leur utilité. Améliorer l’efficacité de l’utilisation des données. Mener et influencer les pratiques pour réaliser des impacts. Cela nous a beaucoup aidés de définir clairement où nous voulons concentrer nos efforts et ce que nous avons l’intention de réaliser. TT : Quels sont les défis auxquels votre organisation a été confrontée en matière de collecte des données? TC : Nous avons créé le 360Giving Data Standard. Cette norme de données à l’intention des bailleurs de fonds a également été adoptée par l’administration centrale comme norme officielle pour la publication des données des ministères publics; nous soutenons en effet les subventionneurs de tous les secteurs. Un point important à noter, c’est que 360Giving ne recueille pas les données auprès des bailleurs de fonds. Ces derniers collectent et publient leurs propres données sur leurs sites Web, en utilisant les champs de notre norme de données. Nous fusionnons ensuite les données afin de les rendre interrogeables. Afin de rendre la publication des données aussi accessible que possible, nous exigeons seulement dix champs de données obligatoires. En outre, nous permettons aux bailleurs de fonds de publier leurs données dans des formats de fichiers couramment utilisés, y compris les fichiers CSV et Microsoft Excel. De cette façon, les subventionneurs peuvent utiliser leurs bases de données existantes et n’ont pas besoin de logiciel particulier pour partager leurs données. Notre norme est disponible en ligne, et ce, gratuitement. Même le code utilisé pour créer nos outils est partagé; les gens peuvent le copier et l’utiliser librement. La norme de données elle-même est en constante évolution. Par exemple, en réponse aux commentaires reçus, nous avons modifié la norme pour permettre aux bailleurs de fonds de publier des subventions à des particuliers ainsi qu’à des organisations, et même de le faire anonymement lorsque nécessaire. TT : Parlez-nous de quelques réalisations importantes de votre travail. Comment celles-ci ont-elles influencé le secteur de la philanthropie au Royaume-Uni? TC : Nous avons contribué à rendre le financement plus stratégique, et nous avons changé la compréhension des bailleurs de fonds quant à leur place dans l’écosystème du financement. Notre travail a influencé la manière dont les organisations conçoivent leurs stratégies. De plus, en examinant certains secteurs en profondeur, nous avons grandement enrichi les discussions entre les bailleurs de fonds et les organismes de bienfaisance. Par exemple, nous avons fait des analyses et publié un rapport sur l’infrastructure du secteur du bénévolat, c’est-à-dire les organisations qui appuient les organismes caritatifs et le développement des capacités. Le rapport examine aussi la façon dont les organisations de ce secteur ont évolué au cours des 12 dernières années. Le résultat : certains bailleurs de fonds ont modifié leurs critères d’octroi de subventions, car ils ont constaté que leurs formulaires et processus de dépôt de demandes pouvaient limiter les personnes admissibles et ce qu’elles pouvaient demander. Utilisées de cette façon, les données aident les gens à savoir à qui ils devraient s’adresser et quels sont les défis à surmonter. TT : Votre initiative aide-t-elle à aborder les questions d’équité dans le secteur philanthropique au Royaume-Uni? TC : Nous avons fait une différence en matière d’équité grâce à la collecte de données. En 2021, avec le DEI Data Group (un groupe collaboratif de bailleurs de fonds), nous avons élaboré une norme pour la diversité, l’équité et l’inclusion : le DEI Data Standard. Les objectifs étaient de déterminer qui recevait du financement, de découvrir les préjugés inconscients et d’examiner à quel point le personnel dirigeant des organisations subventionnaires était représentatif des communautés desservies. Par exemple, certains bailleurs de fonds subventionnaient des projets pour des communautés noires et racisées, mais ces projets n’étaient pas dirigés par ces communautés. De plus, les données ont fait ressortir des préjugés dans les processus de sélection, en révélant que certains groupes recevaient un nombre disproportionnellement élevé de refus à différents stades. Ces constatations ont mené à une revue des processus de demandes afin d’améliorer l’équité dans le subventionnement. Le DEI Data Standard comprend trois champs d’intérêt : Bénéficiaires : Veiller à ce que plus de 75 % des personnes soutenues par le projet proviennent d’une communauté vivant des inégalités structurelles. Mission et objectif de l’organisation : Veiller à ce que les populations marginalisées soient au cœur de la mission et de l’objectif de l’organisation et/ou du projet. Représentation au sein de la direction : Veiller à ce que la direction de l’organisation soit représentative de la collectivité desservie. Pour satisfaire aux critères de représentation, le DEI Data Standard a défini que 75 % des membres du conseil d’administration et/ou du comité de gouvernance et 50 % de l’équipe de la haute direction doivent être issus de la ou des population(s) défavorisée(s) que l’organisation dessert. Les catégories et les seuils ont été développés en collaboration avec des groupes communautaires travaillant auprès des communautés minoritaires afin que ces normes répondent adéquatement aux besoins de ces communautés. De plus, les seuils ont été définis à des niveaux élevés pour réduire le besoin d’effectuer des collectes de données complexes; en effet, ces seuils permettent d’évaluer en un coup d’œil si une organisation satisfait à ces exigences minimales. Nous savons que de nombreux bailleurs de fonds changent leurs façons de faire grâce à ce travail, mais tous n’ont pas encore affiché publiquement les résultats de leurs actions. TT : À l’occasion du 8eanniversaire de 360Giving, qu’est-ce qui vous rend le plus fière? TC : Je suis fière que le partage et l’utilisation des données constituent désormais des pratiques attendues au Royaume-Uni. Ce n’est pas exceptionnel, et ce n’est pas seulement pour les chefs de file du milieu. La collecte de données et la production de rapports sont tellement bien intégrées dans les pratiques que certaines nouvelles fondations ont déjà eu un contact avec nous avant même d’accorder leur première subvention. C’est formidable de voir les bailleurs de fonds collaborer, et c’est possible grâce au partage ouvert des données. Dans le cadre de certaines collaborations, si certaines fondations ne publient pas leurs données, elles sont empêchées de participer, car il est plus difficile de voir l’impact partagé. Il est formidable de voir la culture et les attentes changer en ce sens. Ça ne s’est pas produit du jour au lendemain; il aura fallu huit ans d’efforts pour y arriver. Aujourd’hui, des subventions totalisant 220 milliards de livres sterling sont publiées et accessibles par l’entremise de GrantNav, le moteur de recherche de 360Giving pour les subventions. D’ailleurs, cet outil n’est pas seulement destiné au public et aux bénéficiaires. Les bailleurs de fonds aussi y trouvent une utilité. Nous ne positionnons pas 360Giving comme une initiative de transparence. Le partage public des données permet aux subventionneurs de mieux comprendre leur place dans l’écosystème, d’améliorer l’efficacité de leurs collaborations et d’éclairer leurs stratégies. Nous souhaitons que les bailleurs de fonds soient conscients de ces bienfaits. TT : Avons-nous des leçons à tirer de l’expérience de 360Giving au Royaume-Uni, alors que nous nous apprêtons à lancer notre Initiative sur les données ouvertes et la transparence? TC : J’ai trois conseils à vous donner. Tout d’abord, assurez-vous que les gens peuvent facilement adhérer au projet. Il est crucial de minimiser les exigences de participation pour assurer l’adoption d’une solution. Nous avons simplifié les choses en définissant seulement dix champs de données obligatoires. Toutefois, nous offrons la possibilité de fournir beaucoup plus d’informations afin de répondre aux besoins particuliers de chaque organisation. Les gens peuvent entrer leurs données sur une simple feuille de calcul et les publier sur leur site Web. Les données leur appartiennent. Cela donne moins l’impression qu’ils nous rendent des comptes; c’est plutôt comme s’ils le faisaient pour eux-mêmes. Deuxièmement, nous avons développé des outils pour aider les gens à accéder aux données et à les utiliser très tôt, ce qui permet aux bailleurs de fonds d’utiliser les données sous une forme agrégée. Cette approche fait en sorte que les organisations sont plus susceptibles de publier les données; il est également plus apparent lorsque leurs données sont absentes. Ces outils comprennent Grant Nav, un moteur de recherche pour les subventions, et Insights, qui permet de créer des visualisations des données. Enfin, nous effectuons nous-mêmes des analyses pour inspirer les gens à montrer ce qu’il est possible de faire avec les données. Par exemple, j’ai partagé des informations concernant le rapport sur le financement des infrastructures, et nous avons récemment publié un aperçu de tous les subventionnements au Royaume-Uni. Notre travail a inspiré les autres à faire leurs propres analyses avec les données. TT : Merci beaucoup de nous avoir accordé du temps pour nous partager votre expertise, Tania. Cette conversation a été particulièrement enrichissante compte tenu du lancement prochain de l’Initiative sur les données ouvertes et la transparence d’EFC. D’ici jusqu’au 29 septembre, EFC recueille des données sur les subventions en environnement afin de mieux comprendre ce qui est financé et qui reçoit du financement de la part des membres d’EFC. Partager cet article Facebook Twitter LinkedIn Email
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